Impact de la hausse des taux d'intérêt sur la stratégie obligataire
Après des années de baisse, encore accélérée par la crise du coronavirus, les taux sont repartis à la hausse ces derniers temps. Les investisseurs s'interrogent: les taux d'intérêt ne devaient-ils pas rester 'plus bas plus longtemps'?
Jusqu'ici, les taux n'ont pas atteint des sommets vertigineux. Ils restent au contraire historiquement bas. Leur remontée était en outre prévisible dès les premiers signes de sortie de récession. KBC Asset Management étudie l'impact de la hausse des taux d'intérêt sur sa stratégie.
Comment expliquer cette situation?
La hausse des taux obligataires est une conséquence logique de la perspective d'un raffermissement nettement plus marqué de la croissance économique. L'impulsion positive de la réouverture des économies est renforcée par les dépenses supplémentaires liées à une politique fiscale généreuse. Les prévisions d'inflation ont par conséquent fortement augmenté ces dernières semaines.
Par ailleurs, les investisseurs se demandent combien de temps les banques centrales vont poursuivre leur politique de relance, surtout lorsque la réouverture des économies justifiera moins ce soutien supplémentaire.
L'annonce par Jerome Powell, Christine Lagarde et d'autres banquiers centraux d'achats d'obligations sans précédent en 2020 a profondément affecté la demande d'obligations et a enfoncé les taux.
Cette politique d'assouplissement quantitatif (QE) va changer à l'avenir et les investisseurs vont anticiper le mouvement en vendant dès maintenant leurs obligations. Le 'taper tantrum' de 2013, une vague de panique durant laquelle les investisseurs avaient vendu massivement leurs obligations lorsque la Fed avait annoncé la réduction de son programme d'assouplissement quantitatif, est gravée dans toutes les mémoires.
Cette crainte est-elle fondée?
La plupart des banques centrales annoncent que les taux directeurs resteront très bas pendant quelques années encore: 'plus bas plus longtemps'. Jerome Powell a récemment réaffirmé que la politique monétaire ne serait pas affectée par une accélération temporaire de l'inflation.
Une envolée des taux obligataires est donc peu probable actuellement. Une première étape consiste à réduire les achats d'obligations à partir de 2022.
Une bonne communication des banques centrales sera cruciale, mais KBC Asset Management pense que les leçons de 2013 ont été tirées et qu'il n'y aura pas de perturbation majeure du marché.
Normalisation du taux directeur
À plus long terme, le taux directeur va se normaliser, mais la normalisation variera d'un pays à l'autre. Aux États-Unis, par exemple, où l'économie s'adapte généralement rapidement, cela pourrait aller un peu plus vite que dans la zone euro, qui traîne toujours les problèmes structurels antérieurs à la crise du coronavirus.
La BCE s'attend en outre à ce que l'inflation n'augmente que très lentement au cours des prochaines années et se maintienne bien en deçà de son objectif. Le risque de taux semble donc être limité pour les obligations libellées en euros.
Quel impact sur la stratégie?
Depuis quelque temps, KBC Asset Management se montre prudent à l'égard des obligations, et plus particulièrement à l'égard des obligations d'État, les deux catégories étant maintenues en deçà de la norme.
La rémunération en intérêts est peu attrayante, mais des durées plus longues et l'intégration de thèmes plus risqués en 2020 dans la quête de rémunérations plus élevées ont fait contrepoids. Ainsi, le poids des obligations d'entreprises a presque doublé en un an.
Le tableau a changé en partie après l'annonce du vaccin. Les obligations américaines ont été vendues en janvier. L'évolution récente des taux obligataires a incité KBC Asset Management à écourter temporairement les durées des obligations d'État de la zone euro à la mi-février et à réduire ainsi la sensibilité aux taux d'intérêt.
Ces ajustements ont profité au rendement relatif du portefeuille obligataire ces derniers mois, mais les performances absolues restent largement inférieures à celles des Bourses. KBC Asset Management conserve donc une préférence pour les actions et mène une politique active sur tous les fronts dans l'objectif de dégager un meilleur rendement.
Et ensuite?
Avec des rendements encore faibles, les obligations ne contribueront pas à étoffer le portefeuille, mais elles apportent équilibre et protection en période d'aversion pour le risque. Dans un environnement d'investissement en pleine évolution, les ajustements de la stratégie s'accélèrent dans la quête des meilleures opportunités.
Des questions?
N'hésitez pas à vous adresser à votre private banker ou à votre wealth officer si vous souhaitez plus d'informations à propos de la Stratégie d'investissement KBC. Nous suivons l'évolution de près.
