Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ?
L'an dernier, Elon Musk déclarait dans un tweet que l'intelligence
artificielle était "largement plus dangereuse que la Corée du
Nord". Au même moment, la presse annonçait que Facebook arrêtait
une expérience sur l'intelligence artificielle, après que des robots
ont inventé leur propre langue secrète ... Vladimir Poutine a affirmé
que le pays qui disposerait de la meilleure IA deviendrait le maître
du monde. Et récemment, sur la première chaîne flamande, le pianiste
de jazz Jef Neve exprimait tout son scepticisme sur l'informatique.
Pendant quatre heures, l'artiste a joué la même mélodie. Un imposant
volume de données qui a été ensuite traité par un ordinateur. Jef Neve
pensait que le résultat serait mécanique, que la machine ne pourrait
pas mettre d'affect dans la musique. Or le résultat s'est avéré
bluffant, et le pianiste a avoué qu'il ne s'était pas attendu à cela.
Et d'ajouter immédiatement : "Peut-être que je pourrais en faire
quelque chose". À l'édition 2017 du salon de technologie de
Berlin (l'IFA), l'assistant virtuel d'Amazon, Alexa, avait créé la
surprise. Encodé dans le "haut-parleur" intelligent Echo,
l'assistant était partout. Les systèmes de climatisation, l'éclairage
connecté pouvaient être contrôlés par Alexa : il suffisait de dire à
l'assistant de monter ou de baisser le chauffage. En 2018, nous en
sommes plus loin encore, et de tels hauts-parleurs intelligents
peuvent faire tourner Alexa ou Google Assistant – c'est ce dernier
qu'ont choisi Bang & Olufsen et Harman Kardon.
À
l'œuvre dans tout cela : l'une des grandes techniques permettant de
créer des systèmes d'intelligence artificielle (IA) : l'apprentissage
automatique, en anglais "machine learning". Le système
informatique va enregistrer des données, établir des liens entre
elles, se créer des modèles, pour ensuite prendre seul des décisions.
Rien n'est préprogrammé, contrairement aux applications qui nous sont
familières. Et voilà comment un ordinateur va parvenir à mettre de
l'émotion dans la musique ...
Autre technique d'IA,
utilisée par Google Translate : l'interprétation de textes.
Auparavant, les machines n'étaient pas à même de faire elles-mêmes des
liens (par ex. dans un texte), mais les choses ont changé. Les
programmeurs ont développé une technique permettant à un système de
faire certaines déductions, sur la base de modèles numériques. Et
toutes les techniques que nous connaissons aujourd'hui pourraient être
considérées comme une "IA faible", axée sur des tâches
spécifiques, et qui se base sur une grande quantité de données ainsi
que sur l'apprentissage automatique. À l'avenir, les ordinateurs
deviendront encore plus performants dans les tâches liées à la
déduction, à la prévision et à l'analyse, grâce à la reconnaissance de
formes. On parle d'IA "forte" lorsque différents systèmes
sont associés en un tout qui peut rivaliser, en termes d'intellect,
avec l'intelligence humaine. Si nous ne la gardons pas sous contrôle,
elle constituera une menace pour l'humanité. Mais nous n'en sommes
heureusement pas encore là ... et nous devons donc accueillir l'IA
avec enthousiasme !
Ambarella (pas d'avis de KBC
AM ; consensus objectif de cours Bloomberg : $43,38 ; cours actuel :
$38,44)
L'entreprise est active dans les semi-conducteurs
destinés à l'imagerie et à la vidéo. Elle produit des caméras
numériques, des caméscopes et des téléphones mobiles. Les caméras
d'Ambarella font appel à la technologie "crisp",
principalement pour les activités sportives (haute résolution,
précision de l'image). Cette technologie est également utilisée pour
les drones et dans la sécurité. Lorsqu'un drone passe par dessus une
montagne, par exemple, l'image conserve une précision parfaite
"au sol". Dans la sécurité, les caméras parviennent à
enregistrer des images à la tombée de la nuit.
Les puces
et le logiciel d'Ambarella permettent de compresser fortement le
signal vidéo HD ; davantage de canaux peuvent ainsi être utilisés sur
une même large bande. Dans la branche vidéo, ils assurent une qualité
d'image supérieure, même dans les "petits" appareils.
Ambarella collabore avec Samsung Electronics, avec Global
Unichip Corporation, et depuis peu avec Taiwan Semiconductor
Manufactoring Company. L'entreprise a des établissements en Chine, à
Hong Kong, en Italie, au Japon, en Corée du Sud et à Taïwan.
Sans endettement, ses marges sont élevées et ses liquidités
plus que respectables.
Intel (avis de KBC AM ;
conserver ; objectif de cours : $50 ; cours actuel : $45,91)
Intel est le premier producteur mondial de semi-conducteurs. De
nombreux produits (PC et serveurs) contiennent des microprocesseurs
Intel. Plusieurs acquisitions devraient permettre à Intel de percer
dans de nouveaux marchés tels que les véhicules (autonomes) &
l'intelligence artificielle. Comme Nokia, Intel a manqué le tournant
de la téléphonie mobile.
Alphabet (GCP), Microsoft (Azure) et Amazon (AWS) ont récemment réitéré leur intention de poursuivre leurs investissements dans de nouveaux parcs de serveurs. L’impact de cette vague d’investissements est nettement perceptible dans les résultats et les prévisions d’Intel.
Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires a grimpé de 15%, à 17$ milliards USD, par rapport à l’année précédente. Les processeurs (CPU) d’Intel équipent la plupart des PC, ordinateurs portables et serveurs dans le monde. La domination sur ces marchés contraste très nettement avec la part de marché des appareils mobiles. L’efficience (énergétique) joue à cet égard un rôle majeur à côté de la vitesse de calcul/des performances sur lesquelles les processeurs sont traditionnellement évalués. Intel a été complètement éclipsée par la britannique ARM qui a cédé la licence de son concept à plusieurs fabricants de puces (Apple, Qualcomm, etc.), qui dominent désormais ce marché. Pour éviter que pareil scénario ne se reproduise et compenser la stagnation du marché des PC, Intel a effectué de nombreuses acquisitions ces dernières années.
Plusieurs rachats (Nervana, Movidius,...) sont censés lui permettre de continuer à dominer le marché lucratif en plein essor des serveurs, maintenant que des entreprises (AMD) et des technologies concurrentes (GPU de Nvidia, puces ARM de Qualcomm et Cavium) voient le jour. D’autres acquisitions (Mobileye, Altera ,...) sont pour leur part censées ouvrir de nouveaux marchés, tels que les véhicules autonomes et l’Internet des objets (IOT).
Nvidia (pas d'avis de KBC AM ; consensus objectif de cours Bloomberg : $288,16 ; cours actuel : $266,55)
Il n'est plus possible aujourd'hui de faire l'impasse sur la voiture
autonome. La sécurité revêt une importance primordiale dans ce
domaine. La voiture autonome se connecte à Internet, et elle doit
évidemment continuer de rouler lorsqu'elle traverse un tunnel. Il ne
faudrait pas que le véhicule choisisse la direction à prendre ou que
les systèmes s'emballent ... La voiture doit donc pouvoir réagir
rapidement à des situations changeantes.Où retrouvons-nous ce principe
? Dans les jeux vidéo. Les puces utilisées pour les jeux informatiques
doivent aussi réagir rapidement. Le plus grand producteur de puces
pour jeux vidéo est Nvidia.
Nvidia développe et fabrique
des processeurs graphiques 3D ainsi que des logiciels connexes. C'est
Nvidia qui donne les meilleures images. Ses processeurs sont basés sur
le système GPU, alors que ceux d'Intel utilisent le système CPU.
L'architecture GPU est très importante pour le
développement de voitures autonomes. La voiture autonome de l'avenir
sera équipée d'un puissant ordinateur qui établira la connexion avec
le système de navigation, les caméras, les capteurs et d'autres
systèmes d'aide à la conduite. L'ordinateur doit traiter (rapidement)
les informations collectées par les systèmes d'aide à la conduite et
piloter le véhicule. Il y a fort à parier qu'il tournera sur
l'architecture GPU. Les processeurs GPU (connus pour leur utilisation
dans les jeux vidéo) conviennent parfaitement pour analyser
simultanément plusieurs données et réagir rapidement à des situations
changeantes. Les connaissances de Nvidia dans le domaine des jeux
vidéo constituent un grand atout. Le groupe détient une part de marché
de 72% dans cette niche. Ses processeurs sont non seulement utilisés
dans les jeux mais aussi dans le cloud et les centres de
données.
Nvidia est active dans le monde entier, avec des
divisions en Australie, au Canada, en Chine, au Japon, à Taïwan et en
Europe (Royaume-Uni, Suède, Suisse). 70% des ventes sont réalisées en
Asie (le marché le plus important y est Taïwan avec 34%, suivi de la
Chine avec 16%).
Clause de non-responsabilité
Ce blog ne peut être considéré
comme un conseil ou une recommandation d’investissement