Investir dans l'huile de palme? Oui, mais...
Fin octobre 2020, KBC Asset Management affinera sa politique de durabilité en introduisant une règle d'exclusion pour l'huile de palme. La production d'huile de palme non durable est une cause majeure de déforestation extensive et de perte de biodiversité, et soulève également des questions humanitaires, telles que le travail des enfants et la perte des droits fonciers des petits agriculteurs.
De bonnes, mais aussi de mauvaises propriétés...
L'huile de palme, une huile végétale extraite du fruit du palmier à huile, entre dans la fabrication de nombreux produits, tels que des denrées alimentaires, des lessives, des cosmétiques, des peintures et le biodiesel. Si la culture de l'huile de palme, qui constitue une alternative plus saine aux acides gras trans dans l'industrie alimentaire, est la plus efficace en termes d'utilisation des terres, elle est également controversée pour les raisons suivantes
- Perte de biodiversité
La diversité des espèces végétales et animales sur terre est d'une grande importance économique et écologique. Afin de faire de la place pour les plantations de palmiers à huile, de grandes forêts tropicales et d'autres écosystèmes sont abattus, entraînant la destruction de l'habitat de nombreuses espèces menacées. La culture d'huile de palme en Indonésie et en Malaisie a ainsi touché des milliers d'espèces indigènes, dont l'orang-outan, le tigre de Sumatra et l'éléphant d'Asie. - Abattage d'arbres: la destruction de tourbières et la destruction par le feu augmentent les émissions de gaz à effet de serre
- La culture d'huile de palme est parfois à l'origine d'autres problèmes, tels que la violation des droits de l'homme, des droits du travail et des droits fonciers
KBC Asset Management durcit les conditions
À partir de fin octobre, seules les plantations et les raffineries d'huile de palme qui remplissent les conditions suivantes seront admises dans les fonds durables de KBC Asset Management
- Être membre de la Table ronde pour l'huile de palme durable (RSPO)
La RSPO est une organisation sans but lucratif qui rassemble les parties prenantes de l'industrie de l'huile de palme afin d'établir des normes pour une huile de palme durable à l'échelle mondiale. Elle entend ainsi réduire au maximum l'impact négatif sur l'environnement et les communautés dans les régions productrices d'huile de palme. Les membres s'engagent à respecter strictement les normes imposées.
- Ne pas avoir un score de controverse significatif
Bien que l'adhésion à la RSPO soit une condition importante, KBC Asset Management effectue un deuxième contrôle et s'assure que ces sociétés ne sont pas impliquées dans des scandales ou des controverses significatifs. Les produits d'huile de palme non durables, par exemple, tombent à travers le panier.
29 entreprises ne sont plus admises
Sur la base de cette politique, KBC Asset Management a notamment exclu 29 entreprises dans les fonds durables, y compris des entreprises telles que
- Genting Plantations Berhad
Genting Plantations Berhad développe et investit dans des propriétés par le biais de ses filiales, transforme les fruits et fournit des services pour la gestion des usines d'huile de palme. Malgré son adhésion à la RSPO, il est exclu en raison du score de controverse significatif décerné par le fournisseur de données Sustainalytics en matière d'utilisation des terres et de biodiversité. - United International Enterprises Limited
United International Enterprises Limited opère dans le raffinage d'huile de palme et la gestion de plantations en Malaisie et en Indonésie. D'après nos informations, il n'est pas membre de la RSPO et n'a donc pas sa place dans les fonds d'investissement durables de KBC. - Socfinaf SA
Socfinaf est actif dans la plantation de palmiers à huile. Malgré son adhésion à la RSPO, il est exclu en raison du score de controverse significatif décerné par le fournisseur de données Sustainalytics en matière d'incidents avec des collaborateurs.
Des objectifs de durabilité plus ambitieux
KBC est un des fondateurs de l'ISR en Belgique. Les clients ont accès à des solutions d'ISR depuis 1992 et KBC élargit systématiquement cette gamme. Ce faisant, KBC répond aux attentes en constante évolution de la société, qui ont clairement mis la durabilité et la responsabilité sociale à l'ordre du jour. KBC souhaite poursuivre dans cette voie.
Nous avons récemment affiné nos objectifs de durabilité. Le KBC Groupe veut rester la référence et va relever sensiblement la barre de ses ambitions en matière de climat. Par exemple, notre ambition est de réduire davantage nos propres émissions de gaz à effet de serre de 80 % (par rapport à 2015) d'ici 2030 et d'être totalement neutres sur le plan climatique d'ici fin 2021 en compensant la différence.
Johan Thijs, CEO du KBC Groupe

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