
Les systèmes d’infodivertissement passés au crible : confort, dangers et recommandations pour un usage sécurisé
L’infodivertissement – contraction d’« information » et de « divertissement » – est devenu un élément incontournable des véhicules modernes. Navigation, streaming musical, appels mains libres, messagerie et même visioconférences sont aujourd’hui accessibles via des écrans intégrés ou par l’intermédiaire du smartphone. Mais qu’en est-il de la sécurité routière ? Vias a rassemblé les principales observations et recommandations en la matière.
Attention et distraction : un équilibre fragile
Conçus pour faciliter et rendre plus agréable la vie des conducteurs, les systèmes d’infodivertissement peuvent toutefois nuire fortement à la conduite. Les expériences menées démontrent qu’ils détournent l’attention visuelle, cognitive et motrice du conducteur, en particulier lors de manipulations complexes comme la recherche musicale ou l’entrée d’une adresse dans le GPS.
Le niveau de distraction dépend fortement du mode d’interaction. Les commandes vocales et les boutons physiques s’avèrent moins perturbants que l’usage de l’écran tactile ou du smartphone. Cela dit, même les assistants vocaux peuvent solliciter une charge cognitive supplémentaire, surtout en cas de dysfonctionnement.
Les jeunes utilisateurs plus enclins à l’usage
D’après l’enquête ESRA3, 23 % des automobilistes belges utilisent au moins une fois par mois leur système d’infodivertissement pour lire des messages ou consulter l’actualité en conduisant. Ce chiffre grimpe à 28 % chez les motards. Sans surprise, les conducteurs âgés de 18 à 24 ans y ont plus souvent recours que les autres tranches d’âge.
On observe néanmoins un décalage marquant entre les comportements et les convictions : à peine 3 % des automobilistes belges estiment acceptable de lire des messages ou de naviguer sur les réseaux sociaux en conduisant. Une nette dissonance entre les actes et ce que l’on juge admissible.
Des usages positifs : alertes et communication en groupe
L’infodivertissement peut toutefois contribuer à une meilleure sécurité routière. Alertes en temps réel concernant des conducteurs à contresens, des animaux sur la chaussée ou des accidents sont des fonctions précieuses. Des applications comme Waze permettent aux usagers de signaler immédiatement les dangers aux autres conducteurs. Pour les motards, la communication de groupe via intercoms représente un atout supplémentaire en matière de sécurité.
Législation et futures obligations
Le code de la route belge interdit l’usage d’écrans mobiles non fixés à un support, mais reste flou quant aux systèmes intégrés. L’Europe, elle, va plus loin : depuis juillet 2024, les nouveaux modèles doivent être équipés d’un système d’alerte avancée à la distraction du conducteur (Advanced Driver Distraction Warning – ADDW), qui détecte une inattention prolongée. Cette obligation s’étendra à tous les véhicules neufs vendus dès 2026.
D’autres dispositions concernent la cybersécurité. Les systèmes IVI (In-Vehicle Infotainment) peuvent en effet constituer une porte d’entrée pour le piratage, tant du véhicule que des données personnelles. Une législation européenne vise à en limiter les risques.
Recommandations pour un usage plus sûr
L’institut Vias appelle à une approche globale de l’infodivertissement, articulée autour de trois axes :

1. Législation et contrôle – L’usage de caméras pourrait permettre de mieux détecter l’utilisation du téléphone au volant.
2. Infrastructures et technologie – Les développeurs doivent concevoir des systèmes robustes et intuitifs, qui limitent la distraction visuelle. Pour des fonctions simples comme le réglage de la température, les boutons physiques restent préférables.
3. Éducation et sensibilisation – L’infodivertissement doit être intégré aux formations à la conduite, et des campagnes doivent informer les conducteurs des risques liés à la distraction.
Enfin, Vias formule quelques conseils pratiques : paramétrez la navigation avant le départ, évitez toute saisie manuelle en conduisant, et, en tant que passager, masquez l’écran si celui-ci est visible par le conducteur.
Rédigé par FLEET.be