Loïc Van Zeebroek: une liberté artistique opiniâtre

Un bouquet qui aurait pu s’échapper d’un tableau de Michaelina Wautier, un paysage dont le flou rappelle un jeune Gerhard Richter, une vague déchaînée qui veut engloutir Hokusai... Loïc Van Zeebroek déborde décidément de talent, de l’esprit jusqu’au bout du pinceau.

Nous sommes allés rencontrer le jeune artiste dans sa maison-atelier de Gand, témoin des connaissances, de la technique avec lesquelles il trace sa voie artistique. Une voie quelque peu atypique, d’ailleurs. Loïc est peu présent sur les réseaux sociaux. Il est conscient que cela peut lui faire perdre de la visibilité, mais il compte pour cela sur la galerie Dauwens & Beernaert, partenaire depuis le premier jour. Lui-même parle d’un heureux hasard.

Il y a six ans, il a décroché la troisième place du Gaverprijs de Waregem. L’artiste Quinten Ingelaere, également représenté par la galerie et qui participait lui aussi au concours, les a mis en contact... et le reste appartient à l’histoire.

L’avenir de Loïc s’annonçait pourtant différent: malgré son master en Arts plastiques à St.-Lucas, à Gand, il rêvait initialement de devenir metteur en scène. Il s’est vite rendu compte que la peinture était plus facile – pas d’un point de vue artistique, mais plutôt parce qu’elle permet de travailler seul. Il est, également, passé rapidement de l’acrylique à la peinture à l’huile, dont le temps de séchage plus long offre plus de marge aux repentirs.

Un rituel quotidien

L’artiste travaille de manière très structurée. Certes, il admet que cela n’a pas toujours été le cas, mais la structure l’apaise... au point d’adopter au fil du temps un rituel quotidien. ‘Je me lève, et un quart d'heure plus tard, avec une tasse de café fumant, je suis déjà dans mon atelier. C’est commode de vivre juste au-dessus, évidemment. Mon travail part généralement d’une nature morte, d’une quête de la beauté, et de la manière de la révéler au spectateur. Je recours aussi fréquemment au symbolisme, mais j’en parle généralement moins, pour ne pas orienter le regard.’ La structure dans le rythme de travail ne se reflète pas dans le choix pictural: la plupart des tableaux sont nés d’une impulsion. Loïc admet qu’il ignore souvent ce qui finira par émerger sur la toile. ‘Heureusement, la peinture à l’huile me permet les repentirs!’ (rires)

Manet redécouvert

Manet. Loïc n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour citer l’artiste qui l’a influencé. ‘La représentation monumentale d’un sujet, qu'il place dans un cadre naturel... ça me ravit toujours. Plus près de nous, Antoine Goossens et Toon Boeckmans, aussi, deux jeunes artistes à qui je parle régulièrement pour leur demander leur avis.’ Loïc avoue se montrer assez opiniâtre en traçant sa propre voie artistique. Il sort rarement de son atelier et n’expose que sporadiquement son travail au public. Cette concentration lui permet de produire une cinquantaine d’œuvres chaque année. Sans se laisser influencer par des arguments commerciaux: il veut garder toute sa liberté artistique sur les thèmes, les formats et les matériaux.

Du SMAK à Finis Terrae

Les collections belges et étrangères ne sont pas seules à détenir des œuvres de Loïc: le SMAK de Gand, le Musée de Deinze et du Pays de la Lys et le musée Voorlinden des Pays-Bas l’exposent.
Il donne ses œuvres en prêt, mais réalise également de nouvelles créations spécialement pour une exposition, comme Finis Terrae. Bien entendu, ce jeune artiste a encore bien des rêves! Ses yeux pétillent déjà à l’idée d’un atelier plus grand, où il pourrait laisser son œuvre déployer pleinement ses ailes.

Pour plus d’informations sur les expositions et une biographie détaillée de Loïc Van Zeebroek, visitez le site www.dauwensbeernaert.com.
 

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