Réserves de pétrole: la vision de l'AIE

Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie paru récemment, l'offre de pétrole dépassera la demande de 0,9 million de barils par jour d'ici la fin de l'année. Les dernières données révèlent que l'excédent s'élève à 0,5 million de barils par jour pour le deuxième trimestre, alors qu'un déficit de 0,5 million de barils était initialement prévu. Cet excédent vient s'ajouter à l'énorme constitution de stocks du second semestre 2018, une forte hausse de la production s'étant doublée d'une contraction de la demande.

Limitations de production

Les limitations de production de l'OPEP et de la Russie jusqu'en mars 2020 ne changent rien à l'offre excédentaire structurelle du marché. Avec une production de l'OPEP de 30 millions de barils par jour, les réserves de pétrole atteindraient 136 millions de barils à la fin du premier trimestre 2020. En fin de compte, la limitation à 28 millions de barils par jour ne change pas grand-chose. Il est positif de constater que le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine semble malgré tout s'apaiser (même si un seul tweet du président américain Trump suffit à retourner la situation). Et le regain de confiance dans l'économie ne fait qu'alimenter la demande de pétrole.

Dans l'hypothèse de l'amélioration des perspectives économiques pour 2020, la demande de pétrole augmenterait de 1,4 million de barils par jour. L'année 2019 reste marquée par un essoufflement de la demande en Europe, la croissance perdue en Inde en raison d'un ralentissement des livraisons de GPL et l'atonie du secteur aéronautique. Aux États-Unis également, la demande de carburant pour le premier semestre de cette année demeure plus faible qu'à la même période l'an dernier.

Les tensions géopolitiques ne retombent pas, ainsi que le montre l'arraisonnement récent d'un pétrolier iranien en Méditerranée. Néanmoins, l'effet sur le prix du pétrole a semble-t-il été minime. La région connaît un calme relatif et il n'y a pas lieu de s'inquiéter dans l'immédiat.

Quelles sont les implications sur le scénario des prix du pétrole de KBC Asset Management?

Dans le scénario de base, KBC AM tablait sur une prolongation de six mois des limitations de production de l'OPEP. Suite à la dernière décision de l'OPEP, cette période est maintenant de neuf mois. Selon le rapport de l'AIE, cela ne suffit pas pour résorber l'excédent croissant. KBC Asset Management maintient ses prévisions d'un prix du baril de Brent de 65 USD fin 2019, qui retombera à 60 USD dans le courant de l'année 2020 en raison du tassement de la demande de pétrole.

 

Dernière
mise à jour 03-06-2019
+3 months +6 months +1 year +2 years
Prévisions de KBC Asset Management (niveau de prix
nominal du Brent en USD)
68 65 65  60

Impact sur la vision de KBC Asset Management sur le secteur pétrolier?

La vision positive reste inchangée, à plus forte raison que le plancher est à présent un peu plus solide sous le prix du pétrole. Un prix du baril de 50 USD suffit à maintenir l'équilibre entre les revenus et les dépenses (investissements et dividendes) des géants pétroliers européens.

La marge de manœuvre est donc suffisante pour de nouveaux rachats d'actions propres dans les années à venir. Et contrairement au passé, les producteurs de pétrole restent très disciplinés dans leurs dépenses. À méditer...

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