Le point sur la situation en République tchèque

L'économie tchèque a conservé un solide rythme de croissance malgré l'émergence du variant Delta du coronavirus, suivi de l'Omicron. Mais l'inflation a elle aussi continué de s'accélérer. La banque centrale a rapidement ajusté sa politique monétaire en prenant des mesures radicales. La couronne tchèque n'y est bien entendu pas restée insensible. Selon nous, elle pourrait franchir définitivement la barrière des 24 CZK par EUR dans le courant de l'année.

Croissance économique en 2021 (et au-delà)

Selon une estimation provisoire, la croissance du PIB s'est établie pour le quatrième trimestre à 0,9% par rapport au trimestre précédent, soit une hausse de plus de 3% pour l'ensemble de l'année 2021.

Toutefois, si l'on tient compte du nombre de faillites, qui ont surtout touché le secteur des services, ainsi que des difficultés persistantes dans le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement internationales, de la pénurie de main-d'œuvre et, plus récemment, de l'accélération de l'inflation des prix à la production et à la consommation, le résultat est positif. Les statistiques sur les nouvelles commandes, les enquêtes de confiance et les indices des directeurs d'achat (PMI) montrent en effet que la période de haute conjoncture se poursuit en ce début d'année.

Accélération de l'inflation

Comme dans d'autres pays de l'UE, la hausse de l'inflation est l'un des plus gros problèmes de l'économie tchèque. La hausse des prix à la consommation en glissement annuel a atteint 9,9% en janvier selon la méthode nationale, en raison de l'augmentation rapide des coûts du logement (y compris des services aux collectivités).

Il est très probable que l'inflation n'ait pas encore atteint son sommet et qu'elle double ce printemps. L'inflation a en outre dépassé les prévisions de la Banque centrale tchèque (CNB), qui a fortement relevé son taux directeur depuis juin dernier.

Hausse des taux?

La dernière fois que la CNB a relevé ses taux, c'était au début du mois de février, lorsque son taux directeur atteignait 4,5%, sa valeur la plus élevée depuis 2002. Bien que la CNB ait annoncé qu'il s'agissait de la dernière augmentation des taux, un nouveau durcissement des conditions monétaires semble de plus en plus certain.

Le taux de base de la CNB devrait en outre se maintenir à un niveau relativement élevé plus longtemps que prévu actuellement. Une hausse des taux d'intérêt en mars n'étonnerait pas les marchés financiers. Les analystes incorporent d'ores et déjà dans les cours un relèvement du taux de base de près de 50 points de base. Et ce, alors que l'on ne s'attend pas à ce que l'inflation permette d'abaisser le taux repo aussi rapidement que la CNB l'indique dans ses dernières prévisions.

Les principaux facteurs de risque restent bien entendu l'inflation et la politique monétaire des autres grandes banques centrales. Celles-ci auront en effet un impact sur le différentiel de taux d'intérêt par rapport aux actifs en couronnes tchèques, qui, à court terme, atteint déjà 500 points de base par rapport au taux européen. Le taux directeur de la CNB devrait progressivement baisser pour atteindre un niveau neutre de 3% dans les années à venir.

Couronne tchèque

Le différentiel de taux d'intérêt est l'un des principaux piliers du raffermissement de la couronne tchèque, qui s'est déjà approchée de la barre des 24 CZK par EUR. Toutefois, en raison de l'intensification des tensions géopolitiques, son cours fluctue actuellement à un niveau un peu plus faible.

Le différentiel de taux d'intérêt, combiné à la reprise des exportations tchèques, devrait soutenir la couronne tchèque dans son renforcement progressif. Cela signifie que la couronne tchèque devrait pouvoir franchir définitivement la barre des 24 CZK par EUR dans l'année.

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Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.