Une erreur s'est produite. La page est temporairement indisponible.

Cera & KBC, une équipe forte

Depuis plus d’un quart de siècle, Cera exerce le rôle d’actionnaire clé pour KBC. Avec sa base coopérative, Cera est une voix distincte et unique dans l’ensemble. Il est temps de parler au CEO de Cera, Frederik Vandepitte, et à Johan Thijs, CEO du groupe KBC de ce qui les unit. « Cet ancrage en Belgique nous permet une réflexion à long terme. »

D’où vient le lien entre Cera et KBC?

Vandepitte : « Les deux trouvent leur origine dans le même mouvement, lorsqu’à la campagne, les agriculteurs prirent un certain nombre d’initiatives pour mieux s’organiser. Des associations virent le jour, collaborant pour l’achat de produits, par exemple, mais aussi, progressivement, de services financiers et d’assurances. Cela créa une valeur ajoutée, dans un délai assez court, qui permit aux agriculteurs de sortir de la pauvreté. La création de prospérité et le bien-être allèrent de pair à l’époque et c’est de tout ce mouvement que naquirent le Boerenbond, ABB Assurances, la Banque CERA, Aveve, SBB... »

Unir ses forces pour prendre son destin en main?

Vandepitte : « C’est vrai, surtout dans le secteur bancaire. Il existait de nombreuses petites guildes locales qui s’organisaient selon plusieurs principes de base. L’un d’eux était que leurs actionnaires soient en même temps les utilisateurs de leurs produits financiers. En mettant en commun les ressources limitées qu’il y avait dans une communauté locale au sein d’une coopération, les associés pouvaient s’accorder mutuellement des crédits et prendre des mesures en vue d’une plus grande sécurité financière. Friedrich Wilhelm Raiffeisen fut le fondateur de la pensée coopérative « Faites ensemble ce que vous êtes trop petit pour faire seul ». Les Raiffeisenkassen étaient des coopérations séparées, chapeautées par un organe faîtier, la CEntrale RAiffeisenkas. CERA donc. »

Thijs : « Ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que les premiers assureurs en Europe étaient des assureurs mutuels, donc des assureurs coopératifs. C’était également le cas en Belgique. Sur cette base, les « Assuranties van de Belgische Boerenbond » s’implantèrent dans le milieu agricole. D’ailleurs, à ce jour, il existe encore une trentaine d’assureurs mutuels en Belgique, dont la quasi-totalité fut réassurée, à l’époque chez ABB Assurances, puis chez KBC Assurances. La Kredietbank et sa filiale Bank van Roeselare naquirent également de cette philosophie, mais à l’initiative des entrepreneurs. Ces derniers avaient des besoins de financement différents de ceux des agriculteurs, car ils commençaient, par exemple, à faire des affaires à l’étranger et c’est ainsi qu’une banque commune apparut aussi dans ce milieu. En 1998, elle fusionna avec ABB et la Banque CERA pour former KBC. »

Vandepitte : « Il s’agissait d’un changement fondamental. Au moment de la fusion, la Banque CERA était une banque coopérative comptant plus d’un demi-million de clients qui étaient propriétaires-actionnaires. KBC reprit les activités bancaires. En échange, Cera reçut une participation importante et, grâce à sa structure coopérative, assuma le rôle d’actionnaire clé.
En étant actionnaire de référence avec MRBB (Ligues des Paysans) et un groupe de familles, nous pouvons garantir un actionnariat stable et peser sur le développement à long terme du groupe. Pour que cela puisse perdurer encore pendant des générations. »

Johan, que signifie cet ancrage pour KBC?

Thijs: « Que nous pouvons réfléchir en tant que groupe à long terme. Nous sommes, pour ainsi dire, moins intéressés par le prochain résultat trimestriel. C’est important aussi, mais ce n’est pas ce que nous recherchons. En effet, le résultat à court terme ne peut pas hypothéquer l’accomplissement à long terme de notre rôle social, à savoir recueillir et convertir des dépôts en crédits et en investissements, et apporter la sécurité par le biais de nos assurances. Grâce à nos actionnaires clés, KBC est structurellement ancrée en Belgique. Par leur représentation au sein de notre conseil d’administration, ils stimulent et contrôlent donc la transposition de cette philosophie dans notre politique quotidienne. Pas seulement en Belgique, mais dans tous les pays où nous sommes présents. Grâce à leur représentation au sein de nos conseils d’administration, leur réflexion se traduit également dans notre politique. Nos racines et valeurs historiques se retrouvent encore aujourd’hui dans notre fonctionnement. Nous sommes toujours le principal assureur et financier de l’agriculture en Hongrie, par exemple. Nous poursuivons toujours le même objectif : soutenir l’esprit d’entreprise local dans tous ces pays. »
 

Comment Cera joue-t-elle exactement son rôle d’actionnaire?

Vandepitte : « Nous soutenons l’idée que l’esprit d’entreprise, la coopération et la solidarité permettent de créer de la valeur et de progresser. Car si vous avez des ressources, vous pouvez les partager et être solidaires avec les personnes qui en ont besoin. »

« Et comme notre patrimoine est investi dans KBC, il est très important pour nous que le groupe se porte bien à long terme. Nous devons à nos associés de gérer leurs ressources avec prévoyance. Nous le faisons par l’intermédiaire de ces administrateurs dans les structures du groupe KBC, mais nous invitons également chaque mois l’un des administrateurs délégués de KBC à notre conseil d’administration. Ce dialogue permet de s’assurer qu’au sein même de nos structures, il existe une confiance suffisante pour que nous puissions remplir correctement notre rôle d’actionnaire clé. Et cela va au-delà de simples valeurs. Il s’agit avant tout du développement stratégique à long terme, d’un investissement dans l’innovation, d’un souci de durabilité au sens large, mais aussi d’une bonne gouvernance et d’une bonne gestion des risques. »

Quelle importance revêtent les 400.000 associés qui composent Cera?

Thijs : « Elle est primordiale! Cela montre clairement qu’une partie importante de la population belge soutient les valeurs de Cera. Des valeurs qui se traduisent dans nos politiques. Il n’est donc pas surprenant que presque tous les associés de Cera soient également nos clients. L’inverse est vrai aussi. Les clients de KBC qui n’ont pas encore de lien avec Cera peuvent facilement devenir associés de Cera via notre application mobile et Kate. S’ils connaissent un peu notre politique, ils se retrouveront facilement dans les valeurs de Cera. 42.000 membres du personnel de KBC et leurs familles, 400.000 associés de Cera, 13 millions de clients... cette responsabilité est continuellement intégrée dans notre stratégie. »

Vandepitte : « Le nombre de clients de KBC s’accroît, tout comme le nombre d’habitants, donc si nous voulons être une coopérative qui compte, nous ne pouvons pas rester immobiles. Le fait que nous continuions à attirer toujours de nouveaux associés, dont un tiers a d’ailleurs moins de 25 ans, est un critère sain. C’est important pour l’avenir, car une grande partie des réserves de notre coopérative a été constituée par les nombreuses générations qui nous ont précédés. On dit parfois qu’en réalité, nous empruntons la coopérative à nos enfants. Ma mission est donc de pouvoir la transmettre en bonne santé financière à cette génération suivante. »

Quels sont les avantages pour un associé?

Vandepitte : “Outre la perspective d’un dividende coopératif annuel et le soutien de projets sociaux autour de l’inclusion, de la cohésion et de la coopération, les avantages pour nos associés se composent de remises uniques sur des produits, des services, des événements, voire des formations sur un large éventail de thèmes, car, avec 400.000 associés, nous réunissons de nombreux intérêts et de nombreux âges différents. Cela inclut aussi certains avantages de KBC. Nos associés peuvent trouver toutes ces offres dans un magazine distribué deux fois par an. Du reste, nous avons aussi un magazine pour les jeunes et, en tant qu’associé de Cera, vous bénéficiez d’un compte jeunes gratuit chez KBC jusqu’à l’âge de 30 ans. »

Cera est représentée au sein de KBC, mais inversement, des collaborateurs locaux de KBC sont également représentés dans chacun des conseils consultatifs régionaux de Cera. Pourquoi est-ce important?

Vandepitte : « La présence locale est très importante à la fois pour KBC et pour Cera, car nous voulons rester en contact avec la vie des communautés locales, que composent nos associés et les clients de KBC. Chez Cera, nous maintenons ce contact par le biais de conseils consultatifs régionaux. Nous avons divisé le pays en 45 régions. Dans chaque région, quelque 25 associés se réunissent trois foispar an pour décider du soutien de Cera à des projets locaux. Chaque année, ce sont environ 700 organisations qui bénéficient d’une impulsion financière. Cela représente un grand nombre d’ASBL, d’établissements de soins et d’associations dont nous connaissons les membres et savons ce qu’ils font. Chaque conseil consultatif compte également deux collègues de KBC issus du réseau d’agences. »

L'interconnexion sociale demeurera toujours.

Johan Thijs, CEO du groupe KBC

Thijs : « En tant que banquier et assureur, nous sommes impliqués de facto dans la société locale. Non seulement pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises. C’était il y a 130 ans et, en réalité, rien n’a changé. Même si nous vivons aujourd’hui dans un monde plus numérisé, la numérisation facilite l’accessibilité, mais l’interconnexion sociale demeurera toujours. La présence dans les conseils consultatifs régionaux est en effet le moyen idéal pour prendre le pouls de la société. Elle nous permet de mieux percevoir ce qui s’y passe et comment, en tant qu’institution financière, nous pouvons y répondre. Mais cela nous permet aussi de voir comment cette communauté réagit aux initiatives que nous avons prises en tant que KBC. En bref, cela nous rend plus sages. »

Comment l’avenir de Cera se présente-t-il? Existe-t-il des défis à court ou moyen terme?

Vandepitte : « Une coopérative a sa propre dynamique, elle est fortement axée sur la valeur, et il y a donc aussi beaucoup de place pour les moments de concertation. En conséquence, tout évolue parfois un peu plus lentement, mais l’avantage, c’est que lorsqu’on arrive à faire bouger les choses, on mobilise d’emblée un grand nombre de personnes. Et cela entraîne de nouveaux défis, parce que les jeunes que je viens de mentionner rejoignent une coopérative avec une offre déterminée, mais il n’est pas évident de fidéliser ces jeunes, pour qu’ils soient également impliqués dans le fonctionnement social. Et les jeunes d’aujourd’hui sont exigeants, non seulement en termes d’outils de communication mais aussi quant au niveau des prestations qu’ils attendent. Nous devons y réagir et les anticiper en tant que coopérative. »

Comment fidéliser un jeune de quinze ans chez Cera?

Vandepitte : « En établissant avec lui une communication qui lui parle, en proposant une offre qui les intéresse, avec, par exemple, des réductions pour les festivals, des événements qu’il peut partager avec semblable, mais aussi des activités, des sports... Et puis il y en a aussi parmi eux qui sont très concernés par ce qui se passe dans la société. Ils ont un scepticisme sain, et nous devons leur donner une réponse adéquate. »

Entre-temps, vous êtes PDG de Cera depuis un an. Comment s’est passée cette première année? Y a-t-il des choses qui vous ont marqué?

Vandepitte : « De nombreuses personnes m’ont conseillé d’observer patiemment la dynamique d’une telle coopérative, surtout au début. Si vous avez l’habitude de travailler dans des structures où les décisions sont prises rapidement une fois la stratégie et le plan d’action établis, alors cela demande en effet une période d’adaptation. Le tout, c’était donc de s’entourer des personnes adéquates et de demander un feed-back. »
« La principale différence par rapport à mon emploi précédent est que, dans cette coopérative, on réfléchit beaucoup plus à plus long terme. J’ai toujours travaillé dans les services aux professionnels , maintenant je m’occupe d’une base de 400 000 particuliers. C’est le passage du B2B au B2C: soudain, il y a beaucoup de gens qui vous connaissent peut-être, ou voudraient avoir de vos nouvelles alors que vous même ne les connaissez pas personnellement. C’est une autre façon de communiquer. Cela a demandé un temps d’adaptation. »

Connaissiez-vous déjà Johan ou avez-vous dû apprendre à vous connaître l’année dernière?

Vandepitte : « “Nous nous sommes rencontrés lorsque je travaillais chez Morgan Stanley sur un projet important pour KBC. Lors d’une réunion de lancement avec plusieurs collègues de KBC, Johan est entré et il n’a pas tardé à nous donner une sorte d’ABC de l’assurance : les leçons de base de ce qu’impliquait l’assurance. Soit dit en passant, nous étions encore au coeur de la crise financière, et nous avons entretenu une collaboration intensive pendant une longue période jusqu’à ce que nous ayons pu mener ces projets à bien. »

Thijs : « Je me souviens encore de cette rencontre. C’était assez drôle car nous avions une vision différente de la manière de mener à bien les projets pour lesquels l’aide de Frederik avait été sollicitée. Quoi qu’il en soit, en tant que PDG de l’Assureur, je me suis senti responsable à 100 % et j’ai donc immédiatement pris la direction du projet, ce qui, selon les normes des banquiers d’affaires, ne semblait pas toujours être l’usage. Chaque semaine, nous avions des réunions, très intenses car nous étions en plein coeur de la crise financière, mais le résultat ne s’est pas fait attendre. Et, le plus important, nous avons développé un lien très étroit au cours de cette période. Un lien qui perdure encore aujourd’hui et est fondé sur le plus grand respect l’un pour l’autre. »

Johan, comment avez-vous vécu vos plus de dix ans à la tête de KBC?

Thijs : « C’est comme si elles n’avaient duré que quinze jours. »

Time flies when you’re having fun?

Thijs : (rires) « Time flies for sure, mais cela n’a pas toujours été une partie de plaisir. J’ai travaillé toute ma vie professionnelle dans différentes divisions de KBC ou de ses prédécesseurs, pour finalement devenir PDG à un moment où les choses n’allaient pas bien: en pleine crise financière. Nous avons traversé des turbulences. Le monde extérieur était très hostile car de nombreuses personnes avaient perdu de l’argent. Nous avons commencé à travailler d’arrache-pied avec un groupe de personnes pour redresser la barre. Aujourd’hui, KBC figure depuis longtemps parmi les banques les plus performantes d’Europe, soutenant la société dans toutes ses divisions et dimensions. Nous pouvons en être fiers. Mais oui, parfois ces dix années semblent n’avoir duré qu’une quinzaine de jours. Tout allait à trois cents à l’heure. »

Enfin, pour quelle raison l’un de vous deux peut-il toujours réveiller l’autre en pleine nuit?

Vandepitte : « De toute façon, on doit refaire du vélo ensemble un de ces quatre, mais, au-delà de cela, j’aimerais bien concevoir un grand projet de société auquel Cera et KBC pourraient toutes deux apporter leur contribution. »

Thijs : « Pas besoin de me réveiller pour ça, hein. Ca peut se faire pendant la journée. » (rires).

Visitez le site web de Cera
Découvrez KBC Private Banking & Wealth
S'abonner à notre lettre d'information

Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.