7 facteurs de réussite pour le switch vers l’entrepreneuriat durable

7 facteurs de réussite pour le switch vers l’entrepreneuriat durable

La durabilité ne va pas de soi. En plaçant les bonnes priorités, une entreprise peut devenir un précurseur en matière de durabilité. Ce revirement est essentiellement un processus de changement qui a un impact sur de nombreux segments de l'entreprise. Quelques éléments sont ici essentiels.

‘Aucune entreprise n’a désormais plus le droit de faire payer à la génération suivante les effets néfastes de ses activités. La société ne l’accepte plus. Le virage vers l’entrepreneuriat durable n’est pas un choix, mais une nécessité.’

Wim Eraly, directeur général Corporate Banking, KBC Belgique

1. Développer une vision

succesfactoren duurzaam ondernemen

Il semble parfois y avoir de bonnes raisons de retarder le shift vers l’entrepreneuriat durable.

  • La technologie n'est pas encore au point
  • Les investissements sont trop coûteux 
  • La législation est encore trop floue

‘La plupart des objections sont cependant facilement réfutables. L'essentiel est de développer une vision et de la mettre en œuvre, explique Filip Ferrante, directeur Corporate Sustainability, KBC Groupe.

Chaque mesure que vous pouvez prendre en la matière est un pas dans la bonne direction. Si une technologie n'est pas encore au point, il se peut qu'une autre soit déjà disponible et soit au moins une partie de la solution. Le tableau financier d'un investissement est aussi généralement plus favorable lorsque les effets des économies sont calculés à long terme. Et attendre que la réglementation soit définitive expose une entreprise à devoir précipiter des changements radicaux sans avoir le temps de s'y préparer.

2. Consulter les parties prenantes

Dans la transition vers l’entrepreneuriat durable, il importe de contrôler régulièrement la pertinence des priorités. Les parties prenantes peuvent fournir un précieux feedback à ce sujet.

‘Consulter les collaborateurs, les clients, les fournisseurs, les actionnaires, les ONG ou les autorités locales permet de faire entrer des points de vue extérieurs dans l'entreprise. Toutes ces parties prenantes peuvent challenger la stratégie de l'entreprise. Elles sont une source d'inspiration et d'innovation’, explique Filip Ferrante.

En revanche, l'entreprise doit savoir que toutes ces parties prenantes ont aussi d'autres priorités. Une entreprise ne peut pas satisfaire tous les besoins.

‘Il est important de dialoguer avec les parties prenantes. Mais une entreprise doit ensuite décider seule de retenir ou non les enseignements de ces entretiens’, déclare Filip Ferrante.

3. Définir des objectifs concrets

De nombreuses entreprises ne savent pas par où commencer pour élaborer leur vision de la durabilité. Les Objectifs de développement durable des Nations unies constituent alors souvent un précieux repère. Ces 17 objectifs peuvent contribuer au choix des priorités.

‘La dernière étape cruciale consiste à y associer des objectifs concrets. Tant que cela ne sera pas fait, rien ne sera fait’, déclare Xavier Baeten, professor of Management Practice of Reward and Sustainability, Vlerick.

4. Voir au-delà du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique et les mesures visant à réduire les émissions de CO2 font l'objet d'une attention toute particulière en raison de l'urgence de la situation. Mais la durabilité ne se limite pas au climat.

Elle concerne également 

  • la lutte contre la pauvreté
  • l’égalité entre les sexes
  • la santé et le bien-être
  • la consommation et la production durables
  • la biodiversité

‘Chaque entreprise doit définir ses principaux points d’impact’, déclare Xavier Baeten.

5. Attirer les bonnes compétences

La durabilité est un défi complexe. L'époque où un sustainability manager devait élaborer seul une politique de durabilité est révolue.

‘Une entreprise durable a besoin de spécialistes dans divers domaines: de la mobilité durable à la diversité. Si ces compétences ne sont pas présentes en interne, il convient de faire appel à une aide extérieure’, explique Xavier Baeten.

6. Changer la vision du profit

Les entreprises durables ne choisissent pas la maximisation du profit à court terme.

‘Les entreprises durables ont aussi le droit de faire des bénéfices’, précise Xavier Baeten. ‘Mais la vision du profit doit changer. Dans l'ancien modèle, un impact environnemental négatif n'a aucune incidence sur le résultat financier de l'entreprise. La facture est alors répercutée sur la société. Cela n'est plus accepté aujourd'hui.’

Aujourd'hui, les entreprises doivent créer une valeur durable. Le volet financier n'en est qu'un aspect. Cela signifie qu'une entreprise doit être prête à prendre des décisions d'investissement durable dans une perspective à long terme, même si elle n'en retire aucun profit à court terme.

7. Impliquer les collaborateurs dans la transition

La transition durable commence par le top management et se répand ensuite dans le reste de l'entreprise.

‘La durabilité ne peut pas ne venir que du bas’, déclare Wim Eraly. ‘Cela créerait trop de silos, ayant chacun ses priorités. Vous n'auriez ainsi jamais l'attention et les moyens nécessaires pour opérer un changement structurel.’

Xavier Baeten confirme: ‘La durabilité doit être présente dans toute l'entreprise. Cela commence par le conseil d'administration et le top management. Le grand défi est souvent d'impliquer tous les collaborateurs, car la durabilité ne peut pas être imposée. De grandes campagnes de sensibilisation peuvent être organisées, mais en fin de compte, il s'agit surtout de parler aux collaborateurs et de découvrir ce qui est important à leurs yeux et l’objectif qu’ils poursuivent. Ce n'est que s'ils croient réellement en ce qu'ils font qu'ils transmettront leur conviction aux clients avec lesquels ils sont en contact direct.’

La durabilité dans la pratique: Alro

Le développement durable est au cœur de notre stratégie.

‘La tendance verte est la seule bonne option pour l'avenir: elle constitue le fer de lance de notre stratégie d’entreprise’, déclare Carl Bruynseels, directeur technique, Alro Group. La société de revêtement et de peinture fournit les grands constructeurs de voitures et de camions. Aujourd'hui, des pièces sont ainsi déjà revêtues à Dilsen-Stokkem pour les véhicules électriques Audi et Volvo. Porsche fait également appel à l'expertise d’Alro.

L’activité traditionnelle d’Alro consiste à appliquer une couche de peinture ou un revêtement sur diverses pièces automobiles. Mais l'électrification du secteur automobile engendre de nouvelles opportunités. Les composants des boîtiers de batteries des voitures électriques constituent une nouvelle niche. Ces pièces nécessitent un traitement spécifique. Idéalement, toutes les surfaces montées les unes sur les autres doivent être préservées de toute peinture. Cette opération était auparavant réalisée à l'aide d'un ruban adhésif, mais grâce à sa R&D, Alro a mis au point une application laser à cet effet. En outre, Alro a également conclu un partenariat avec la société allemande IPC, qui a mis au point un revêtement pour les boîtiers de batteries des voitures électriques. Ce revêtement peut ralentir considérablement la propagation d'un incendie.

Alro n’œuvre pas uniquement par de nouvelles technologies à sa transition durable. Ses propres processus de production sont également devenus beaucoup plus durables au cours des dernières années. L’entreprise utilise des peintures à base d'eau dans la mesure du possible, au lieu de peintures à base de solvants, plus polluantes. Et la cuisson des pièces peintes s'effectue à une température plus basse, de sorte que les fours consomment moins d’énergie. L'eau résiduelle des processus de production est également réutilisée au maximum et l'entreprise produit sa propre énergie grâce à des panneaux solaires et à deux éoliennes. ‘Nous visons une empreinte écologique aussi faible que possible. Car une révolution verte est clairement en cours. Nous le constatons chez nos clients, qui se montrent de plus en plus exigeants en matière de durabilité. Si nous n'étions pas aussi fortement engagés dans cette voie, cela ne vaudrait souvent même pas la peine de faire une offre’, conclut Carl Bruynseels.

KBC souligne expressément que l'utilisation de termes tels que vert et durable sur cette page ne suggère en aucun cas que ce qui est décrit est déjà (entièrement) conforme à la taxonomie de l'UE.